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vendredi 27 avril 2018

FN82 : LES LOPEZERIES DU MOIS (avril 2018)


Afin de démontrer urbi et orbi que tout va pour le mieux entre les deux co-patrons du FN82, Romain Lopez et Thierry Viallon se sont précipités main dans la main à Radio Asso 82, quelques jours après une indiscrétion de la Dépêche du Midi relatant une violente dispute lors d'une réunion du bureau politique. Selon eux, la Dépêche du Midi a inventé cet épisode de toutes pièces pour nuire à la réputation du FN82 (sic). La preuve que cette rixe verbale n'a pas eu lieu en avril 2018 ? Mais Lopez et Viallon sont formels : ils se sont rendus ensemble au congrès de Lille ! en mars !  



LES SOURCES DU MAL 

Comme toujours, le discours de Lopez est constellé de contradictions aussi discrètes que des buildings staliniens. Après s'être plaint amèrement de ce journalisme indigne et "sans aucune source", Romain Lopez explique à l'animateur la raison principale (selon lui) de sa défaite à l'élection législative, en commençant par ces mots : "Je vous tairai mes sources "...


SCOOP : DEBOUT LA FRANCE NE VOTE PAS PRG

Selon Romain Lopez, la victoire de Sylvia Pinel n'a d'ailleurs tenu qu'à un fil puisque Jean-Michel Baylet, malgré son "artillerie lourde" et de mystérieuses "subventions" reçues par "certains maires" entre "les deux tours de la législative" (resic), n'a pas réussi à dresser contre lui un "front républicain". Et de jeter : "Debout la France n'a pas appelé à voter Mme Pinel !". Avouant ainsi (à l'insu de lui-même) qu'il n'a pas obtenu le soutien des amis de Dupont-Aignant. Evidemment, si Lopez, ardent propagandiste de l'union des droites, avait dit : "Debout la France, allié enthousiaste et officiel du FN, n'a pas appelé à voter pour moi, candidat du FN parce que j'ai une réputation sulfureuse", cela aurait eu une autre gueule ! Une gueule un peu cassée certes mais la gueule de la vérité assurément... 


CONGRES FN : UNE DEFAITE HONORABLE DE PLUS... 

Après avoir clamé partout que le FN était le premier parti du Tarn-et-Garonne et avait réalisé les meilleurs résultats de la région, voilà que M. Lopez, foudroyé par la modestie, nous murmure à l'oreille que, s'il n'a pas été élu au Conseil national du Front, c'est parce que le département est une "petite" fédération et que les militants ont privilégié les "grosses", ainsi que les "vedettes" du parti. On découvre pourtant parmi les 120 nouveaux conseillers d'illustres inconnus élus dans des contrées improbables. Et eux n'ont jamais eu l'insigne honneur de faire chauffer la carte bleue de Marion Maréchal-Le Pen (vidéo ici à 21:32) ni de voir débouler la star blonde au fond de leur campagne...

2020 : "UNE GARNISON D’ ÉLUS PATRIOTES"

Concernant le futur électoral, Lopez sonne la charge : "Nous aurons des élus en 2020 qui constitueront la garnison d'élus patriotes". Diantre, une garnison d'élus ! Que voilà une perspective rafraîchissante, bucolique mariage de l'isoloir et de la botte cloutée. Parmi les villes où M. Lopez compte édifier ses casernements représentatifs, Beaumont-de-Lomagne est la cible prioritaire : "Nous envisageons une alternative FN à Beaumont-de-Lomagne". Par bombardement électoral ou siège du bourg ? 

OUVERTURE A DROITE 

Entendre Romain Lopez et Thierry Viallon, tous deux employés du Front et de fait intraitables douaniers du parti gagne-pain (ils viennent de suspendre un énième transfuge de la droite LR non sans avoir largement usé de ses "services") appeler à l'ouverture du FN, c'est à peu près aussi convaincant qu'une lionne implorant d'allaiter un bébé gazelle.

CHASSEZ LE NATUREL

Enfin, Romain Lopez, qui ne parvient pas à dompter ses démons, tire le bouquet final : en expert, il inflige une leçon cinglante aux étudiants "bloqueurs" de Toulouse, auteurs -selon lui- de tags antisémites et pro-palestiniens : "des choses qui n'ont rien à voir avec la vie des universités". Un tag antisémite, ça peut s'entendre mais faut pas le mettre n'importe où, les gars ! Faut pas saloper les murs ! C'est sérieux, m'enfin ! 

Eh oui.

lundi 23 avril 2018

PS82 : VALERIE RABAULT ET LE DERNIER BASTION SOCIALISTE DU TARN-ET-GARONNE


Les Socialistes traversent au plan national une crise de haute intensité (6% aux présidentielles !). Pillés largement par Macron d'un côté et par Mélenchon de l'autre, le Parti Socialiste cherche aujourd'hui un second (!?) souffle. 

Le PS82 n'échappe évidemment pas au marasme, une réalité malicieusement pointée par la DDM : l'élection récente du secrétaire fédéral 82 a été marquée par une très faible participation, 147 votants selon le quotidien, qui n'a pas manqué l'occasion de rappeler aux socialistes qu'ils ne sont pas les véritables patrons de la gauche du département. Par ailleurs, certaines dissidences ont été très remarquées lors des dernières législatives, notamment celles des responsables de sections Gérard Vallès (Moissac) et Thierry Hamelin (Lafrançaise) passés dans le camp Macron...

RENAISSANCE, RECONQUÊTE OU RÉSISTANCE ?

Mais, grâce à la victoire de Valérie Rabault (VR) aux législatives 2017, le parti a pu localement sauver les meubles. Toutefois, contrairement aux apparences presque flatteuses (55% contre 45), VR ne doit son second mandat de député(e) qu'à l'activisme forcené anti-Mardegan de Brigitte Barèges, laquelle, si elle n'a plus les moyens d'imposer sa loi politique (son protégé Deville plafonne à 16%), reste une force de nuisance redoutable pour ses anciens protégés. Pour la petite histoire, VR a remporté ces élections avec un nombre de voix inférieur à celui de la candidate battue (Brigitte Barèges) en 2012, perdant presque 10 000 voix en cinq ans. 





Quelle stratégie pour le PS 82 ? Certes Valérie Rabault, forte de sa nouvelle position à l'Assemblée, va disposer d'une visibilité médiatique de premier plan, dont les élus socialistes locaux espèrent bien profiter. Dans la foulée, les nouveaux secrétaires fédéraux (Dominique Sardeing-Rodriguez (DSR) et Olivier Fournet) affirment qu'ils vont "labourer le terrain" et offrir aux militants et candidats une "boîte à outils", formule déjà utilisée par François Hollande en 2013 avec le succès que l'on sait. 

LA PRIORITÉ ? MONTECH !

Plus prosaïquement, la priorité, lorsqu'on est en si mauvaise posture, c'est de ne pas perdre ses dernières places fortes. Et le vrai bastion PS, c'est Montech, cinquième ville du Tarn-et-Garonne : un maire socialiste, une conseillère départementale, plusieurs adjoints encartés. On ne s'étonnera donc pas que Valérie Rabault prépare la défense de la (fragile) forteresse PS, endettée à des hauteurs pharaoniques. Pour preuve, le recrutement comme collaboratrice parlementaire de DSR, élue du canton, ancienne employée et ex-suppléante de M. Moignard. Montech sera bien sur le spot socialiste en 2020...





Mais le pénurie d'électeurs ne sera pas le seul obstacle à surmonter. La co-gestion PS/PRG du canton de Montech (DSR/Weill), de la communauté de communes Grand Sud (Nègre/Moignard) et à un moindre degré de la ville de Montech, survivra-t-elle à l'opposition frontale du PS, incarnée par Valérie Rabault, au gouvernement Macron ? 





Car, si l'on a bien compris les événements électoraux de juin 2017, Valérie Rabault était opposée à M.Mardegan, candidat de Macron, tandis que Sylvia Pinel, dans l'autre circonscription, se réclamait du soutien du président de la République. Et dans le laps de temps, les radicaux, de gauche et Valoisiens, se sont réunifiés sous l'appellation RLS... 

UNE AFFAIRE DE FAMILLE ?

On notera (avec un petit sourire) que la responsable En Marche 82 se nomme Arakélian, tout comme l'ancienne conseillère régionale PS et actuelle adjointe de M. Moignard à Montech, ce qui pourrait éviter -fort à propos- aux élus socialistes locaux une torride concurrence du parti présidentiel lors des prochaines municipales. 

Une chose est sure : il y aura du sport !